1. Le premier bon film DC depuis les 3 volets de Batman de Nolan
Loin des derniers films DC, Joker, avec son approche sombre et stylisée, est plus proche (et heureusement) des 3 Batmans réalisés par Christopher Nolan. En effet, Todd Philips a privilégié une adaptation s'éloignant des fantaisies burtonniennes pour se focaliser sur les réalités que le film souligne. Par le biais d'un Ghotam sombre et crapuleux, le réalisateur a choisi d'aborder plusieurs thèmes sous-jacents : révolte populaire liée à la crise, augmentation des crimes et du chômage, tous les ingrédients sont réunis pour voir naître un méchant emblématique.
Toujours dans un soucis de réalisme j'ai trouvé particulièrement intéressant que le rire du Joker soit expliqué par une maladie chronique et incontrôlable. Cette maladie atypique le met déjà à l'écart d'une société qui n'a pas su le comprendre (malgré les rendez-vous quotidiens chez sa psychothérapeute) et qui ne cherche pas à l'intégrer, ce qui fait échos aux nombreux messages qui rythment le film.
2. Un film plein de poésie et de messages forts
Bien que moins fantaisiste qu'un Batman le Défi, on y retrouve beaucoup de moments de lyrisme qui viennent ponctuer le film. Notamment les scènes de danse qui subliment le film par des pauses légères et filmées avec un œil avisé et artistique. Ces passages permettent de ponctuer le film et de sortir de la noirceur qui envahit le personnage. Autre point important, je trouve intéressant de réutiliser les codes des comics pour faire passer un message contre la discrimination. En effet, la plupart des méchants ont souvent été représentés avec des particularités physiques qui tendaient à les rendre laid autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Se réapproprier ces codes pour faire comprendre que la société les a mis à l'écart pour leur différence et montrer que c'est ce qui a cultivé cette méchanceté est un point qui me semble intéressant. Même si cela à déjà été abordé au cinéma, je pense qu'il est important de réhabiliter le méchant en tant qu'être humain faisant partie d'une société qui le rejette, On note également une dénonciation de la stratégie des médias qui cherchent à se jouer de lui dans une scène mémorable ou Robert de Niro interprète avec justesse un animateur de late show, mais je n'en dis pas plus...
3. Le jeu de Joaquin Phoenix
Dès ses débuts dans Gladiator il piquait déjà la vedette à Russel Crow. Depuis il a collaboré avec de grands réalisateurs récemment avec Jacques Audiard dans Les Frères Sisters mais aussi aux côtés de Spike Jonze dans Her ou encore en jouant l'Homme irrationnel déjà bien névrosé dans le film de Woody Allen.
Après avoir perdu plusieurs kilos pour le rôle il utilise son corps comme un outil de plus faisant état de sa maladie. Je trouve qu'il arrive parfaitement à interpréter la folie à travers ses expressions et surtout dans le regard que l'on sent impuissant à chaque crises de rire. Joaquin Phoenix a déjà exploré toute une palette de rôles mais on espère que le Joker viendra compléter sa filmographie avec un oscar bien mérité.
C'est, selon moi, le meilleur acteur qui ait endossé le rôle du Joker et que sa performance est largement à la hauteur du personnage.
Je vous laisse sur une des plus belle scène du film ci-dessous, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé si vous l'avez vu ;)