Cédric Klapisch est pour moi l'un des meilleurs réalisateurs lorsqu'il s'agit de déchiffrer l'être humain dans toute sa complexité. Dans Ce qui nous lie, en 2017, il abordait les relations fraternelles à travers la reprise d'une l'exploitation viticole familiale. Nous le retrouvons 3 ans plus tard avec un nouveau scénario dans lequel les personnages sont transcendés pour concentrer l'histoire sur leurs états d'âmes et leurs névroses.
Dans Deux Mois, on explore la psychologie de deux personnages Rémi et Mélanie. Tout semble les rapprocher, ils sont voisins, il est insomniaque, elle fait de l'hypersomnie. Mais s'ils se croisent, leurs chemins ne semblent pas voués à la rencontre. En effet, le mal-être est trop présent pour pouvoir laisser place à l'amour. C'est pourquoi nos deux personnages entament une psychanalyse avec des thérapeutes interprétés par François Berléand et Camille Cottin qui complètent ce casting d'acteurs prestigieux.
François Civil joue Rémi, un type un peu à l'ouest qui semble mener une vie monotone, il a l'air insouciant ce qui contraste avec ses insomnies à répétition... (non je ne spoile pas). Mélanie (incarnée par Ana Girardot), quant à elle est épuisée par le poids de la solitude et la tristesse s'est emparée d'elle.
Il s'agit ici de l'histoire avant la rencontre ce qui est assez nouveau dans le genre cinématographique. Le passé des deux personnages semble les retenir dans cet état de semi conscience et il n'y a que son exhumation qui leur permettra de régler leurs comptes et de véritablement tourner la page.
Le parallèle constant entre ces deux personnages est, selon moi, réalisé avec brio tandis que le jeu des acteurs vient parfaire l'histoire dont le réalisme cultive l'émotion.
Encore un très beau film que je vous conseille, et si vous ne connaissez pas Klapisch vous trouverez ci-dessous un court-métrage que j'affectionne particulièrement!