Ma vie avec John F Donovan raconte la correspondance, entre John Donovan, acteur et Rupert Turner, un enfant déraciné, qui a des difficultés d'intégration et qui se sent profondément seul. Cette solitude va être comblée par l'amitié qu'il entretien avec John, un acteur de série américaine (interprété par Kit Harrington) pour qui il voue une grande admiration et à travers qui il se reconnaît.
Le miroir entre les deux personnages est évident, mais si John est le futur de Rupert, on espère tout au long du film qu'il prenne un virage différent.
Beaucoup de sujets sont abordés dans le film, notamment celui de l'idolâtrie, avec la scène la plus drôle du film selon moi, ou Rupert hurle de joie devant de générique la série dans laquelle joue John.
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Certains thèmes sont traités avec plus de profondeur que d'autre. Parmi eux, le monde du cinéma qui se confond constamment avec la réalité. John est un personnage à l'écran comme dans la vraie vie ce qui l'empêche d'être heureux. On y traite également du harcèlement, que ce soit celui de Rupert par ses camarades d'école ou de John par la presse, Xavier Dolan, l'utilise pour montrer qu'il empêche nos personnages d'être eux-mêmes.
Bien que Rupert et John aient beaucoup de points en communs, leurs différences vont leur permettre de suivre des voies différentes. Notamment la mère, (et oui encore elle...) figure emblématique du cinéma de Xavier Dolan, ici la mère a une importance primordiale. Celle de John, interprétée par Susan Sarandon a l'air de prime à bord plutôt joviale et très démonstrative. Dans ses premières apparitions elle est au centre de l'attention et prend toute la place. Alcoolique, elle oscille entre tendresse et mépris, se servant de son statut de mère pour trahir à demi mots les secrets de John.
Alors que la mère de Rupert (jouée par Nathalie Portman) ne comprend pas le comportement de son fils, Grace, la mère de John, semble quant à elle le connaître mieux que lui-même. La fin du film se clôture en partie sur cette relation avec la réconciliation mère/fils de nos personnages. D'une part, avec les retrouvailles entre Rupert et sa mère et d'autre part, avec un retour à la maison pour John évoquant un retour en enfance où il semble être enfin en accord avec lui-même, une possible supercherie que seule sa mère pouvait déceler par un "tu es sûr que ca va?" qui intervient sans doute un peu tard.
Enfin, si on se demande pourquoi la mort de John était nécessaire au dénouement (en effet, si John Snow ressuscite, John Donovan lui, semble bel et bien mort...) la fin répond à cette question: on peut ainsi, voir John à travers Rupert, devenant enfin celui qu'il ne pouvait pas être: un homme libre.
J'ai vraiment adoré ce film qui, malgré les critiques (liées à son montage "décousu" après le retrait de J. Chastain) m'a pour ma part paru très cohérent et remarquablement réalisé.
La bande annonce est ici